Imagerie médicale : techniques de pointe

Magazine Vivre (Ligue nationale contre le cancer), 2ème trimestre 2006

Les techniques d’imagerie progressent et se multiplient, permettant au corps humain de révéler ses secrets les plus intimes. Explications.

Au début du siècle dernier, la découverte de rayons étranges baptisés X (comme l’inconnue en mathématiques) signe le début d’une révolution médicale : pour la première fois, il est possible de visualiser l’intérieur du corps humain. Depuis, la science a beaucoup progressé et les outils pour sonder le corps humain n’en finissent pas de gagner en précision. Grâce à l’imagerie, les médecins ont accès à la structure du corps ainsi qu’à son métabolisme. À la radiographie classique par rayons X viennent aujourd’hui s’ajouter le scanner, l’échographie, l’IRM* et la scintigraphie. Sous ces termes un peu barbares se cachent des trésors technologiques au service de la médecine, et en particulier de la cancérologie.

L’imagerie anatomique
Ce premier type d’imagerie dévoile la structure interne du corps humain, en faisant appel par exemple aux rayons X. Ces rayons ont le pouvoir de pénétrer plus ou moins la matière : ils traversent la matière molle (la chair) mais sont absorbés par les os. Les clichés de radiographie conventionnelle correspondent à l’empreinte photographique des rayons traversants. L’inconvénient de ce système est de confondre les ombres des différents tissus. L’astuce pour y remédier est d’effectuer une succession d’analyses sous différents angles, c’est le principe du scanner. Le patient est introduit dans un tube contenant un émetteur de rayons X et un détecteur qui se déplacent. Résultat : une image en trois dimensions reconstituée par ordinateur. En cancérologie, ces deux techniques permettent par exemple de détecter des tumeurs ou des métastases dans le poumon, le foie, les seins (mammographie) et même le cerveau. Les rayons X sont-ils dangereux pour la santé ? À forte dose, ils le seraient. Mais les quantités utilisées en radiologie sont faibles, les effets restent donc mineurs. Et n’oublions pas que la nature est riche de rayonnements similaires. À titre d’exemple, une radiographie pulmonaire correspond à quinze jours de rayons X naturels en haute montagne.
Autre technique d’imagerie anatomique couramment utilisée depuis une trentaine d’années : l’échographie. Ici, pas de rayons X, mais des ondes sonores qui rebondissent sur la matière et dont on capte l’écho. D’où vient cette idée ingénieuse ? De nos amis les dauphins, que la science a habilement copiés. Grâce à une sonde à ultrasons, l’échographie visualise toutes sortes d’organes (thyroïde, ganglions, reins, vessie, ..), donne des informations sur la position, la taille et la densité (solide ou liquide) des structures. Bien utile pour le suivi des femmes enceintes, elle l’est aussi pour déceler les tumeurs, y compris de petite taille. La liste des techniques d’imagerie ne s’arrête pas là. Depuis le début des années 1980 se développe un procédé basé sur le principe de résonance magnétique. L’IRM* utilise un aimant et des ondes radio qui stimulent les atomes du corps humain, lesquels émettent en retour un signal traité sous forme d’image par un système informatique. Cet examen, absolument inoffensif et indolore, permet de visualiser des détails invisibles sur les radiographies standards, l’échographie ou le scanner.

L’imagerie fonctionnelle
Encore plus impressionnant : l’imagerie fonctionnelle, riche d’informations sur le métabolisme, c’est-à-dire sur le fonctionnement des cellules. Car s’il est essentiel de visualiser une tumeur, encore faut-il savoir si elle est cancéreuse. Comment ? Les tumeurs malignes et les métastases ont la particularité d’être plus actives que les cellules normales. Lors d’un examen de scintigraphie, un traceur radioactif (inoffensif) injecté dans le sang vient se fixer préférentiellement sur les zones les plus actives, et émet un signal capté par un détecteur. La réponse du traceur signe le degré de malignité de la tumeur. Ingénieux ! La technique de scintigraphie la plus connue est la TEP**, qui utilise un traceur dérivé du glucose. Cet examen est particulièrement précieux pour poser le diagnostic du cancer du poumon, du cancer ORL ou pour repérer des métastases hépatiques avec une précision inégalée.

/* imagerie par résonance magnétique

** tomographie par émission de positons

Encadr é
Mon premier scanner
Jocelyne, organisatrice d’un groupe de paroles en zone rurale (Pas-de-Calais)
« La première fois, c’est assez angoissant. À cause de l’attente du résultat, mais aussi à cause de l’examen en lui-même. Le bruit de la machine et l’idée d’être enfermé dans un tube qui avance centimètre par centimètre ont de quoi inquiéter. Et cela dure pendant une vingtaine de minutes. Étant sujette à la claustrophobie, je n’étais vraiment pas rassurée. Mais l’équipe médicale était très présente et m’a beaucoup aidé : en me parlant tout au long de l’examen et en me faisant écouter de la musique douce. Tout s’est finalement très bien passé. »

Cet article a été posté le Monday, 26 June 2006 à 16:43 et est classé dans science, santé. Vous pouvez suivre les réponses à cet article via le flux RSS 2.0. Vous pouvez aller à la fin et laisser un commentaire. Les rétroliens ne sont pas permis pour le moment.

 

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